24 Alors Jésus dit à ses disciples : Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge de sa croix, et me suive.
Matthieu 16
Quel beau verset nous avons là. Je ne sais pas trop comment introduire ce sujet, à vrai dire, je ne savais pas trop par où commencer non plus. Alors, commençons par la fin. Oui, focalisons-nous sur la fin de ce verset, sur l’expression « se charge de sa croix ».
Comme d’habitude, vous savez que j’aime introduire par un peu de sémantique, cela me rassure de savoir le sens et le poids des mots. Là encore, nous allons commencer par la Fin en nous intéressant au mot « CROIX ».
Tout de suite, en voyant ce mot, nous pensons à la crucifixion de Christ. Nous visualisons cette croix immense sur laquelle il était cloué. Le petit Robert en ligne nous donne d’ailleurs cette définition qui dit : Poteau muni d'une traverse et sur lequel on attachait des condamnés pour les faire mourir ; spécialement celui où Jésus fut cloué et mis à mort.
Culturellement, nous associons la croix à Jésus, à sa crucifixion, donc à quelque chose de négatif. Bien que par sa mort Jésus ait racheté l’Humanité, ce n’est pas sur le résultat du sacrifice que nous nous focalisons souvent mais sur le processus de ce sacrifice, la souffrance, corporelle, physique de Jésus.
Le mot croix ici vient du grec « Stauros » dont la définition est selon le site lexique-biblique.com :
- Un pieu droit, spéc. Pointu
- Une croix
- L’instrument bien connu du châtiment le plus cruel et le plus ignominieux, emprunté par les grecs et les Romains aux Phéniciens ; depuis le temps de Constantin le Grand, étaient attachés à la croix les pires criminels, les plus bas des esclaves, les voleurs, les fauteurs de troubles, et même, dans certaines provinces, selon le bon plaisir des gouverneurs, des hommes justes et paisibles, et quelquefois des citoyens Romains
Ça fait vraiment froid dans le dos n’est-ce pas ? Avec toute cette connotation négative, pourquoi Jésus nous dit il de nous charger de cette croix ?! Respirez, on y arrive.
Mais avant cela, petit retour en arrière sur notre citation « 24 Alors Jésus dit à ses disciples : Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge de sa croix, et me suive. »
Avant de se charger de la croix, il faut d’abord renoncer à soit même. Renoncer ici vient du grec “aparneomai” qui signifie : nier, renier, affirmer un manque de liaison avec quelque chose, oublier ses propres vues, ne plus voir l'intérêt des autres.
Mais vous me direz, nous devons donc nous nier, nous désintéresser de nous-mêmes ?
Oui, c’est à peu près ça, mais pas dans le mauvais sens.
Jean 3 :3 nous dit : Jésus lui répondit : En vérité, en vérité je te dis que si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu.
Pour naitre, il faut soit ne pas exister, soit mourir avant, afin de pouvoir renaitre. Jésus nous parle ici de la nouvelle naissance, par son Esprit et non d’une naissance biologique qui nous ferait ressortir du sein d’une mère.
La mort ici implique, la mort des choses de la chair pour épouser celles de l’Esprit. Chose possible seulement lorsqu’on accepte de suivre Jésus.
Dans Galates 2 : 20-21 il est écrit : Je suis crucifié avec Christ, et si je vis, ce n'est plus moi, mais c'est Christ qui vit en moi ; et si je vis encore dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu qui m'a aimé, et qui s'est donné lui-même pour moi.
Galates 5 :24 dit : Or, ceux qui appartiennent à Christ, ont crucifié la chair avec ses passions et ses convoitises.
Conclusion, lorsque nous acceptons Christ, nous acceptons son sacrifice. Il est mort pour nous, alors nous aussi, nous devons accepter de crucifier notre chair, « mourir à nous-mêmes », nous devons nous attacher aux choses d’en haut, donc à celles du royaume, à fixer complètement nos regards sur Jésus et ne plus nous focaliser sur notre propre personne.
N’oublions pas, nous devenons le temple du Saint Esprit : ce n'est plus moi, mais c'est Christ qui vit en moi.
Suivre Jésus c’est littéralement lui donner sa vie en offrande. Nous ne nous appartenons plus car s’il a donné sa vie pour Nous, nous devons vivre pour lui. Comment crucifier sa chair? Sans croix il n'y a pas de crucifixion.
Nous revenons donc à la Croix, puisque nous devons crucifier notre chair, donc nous débarrasser de nos envies, convoitises charnelles, comme Jésus qui a porté sa croix sans se plaindre et qui a marché jusqu’au lieu de sa crucifixion, nous devons faire de même : nous charger de notre croix et marcher derrière lui, le suivre puisqu’il nous montre le chemin.
Jésus ne nous dit pas ici qu’il nous destine à des souffrances. Cependant, la marche chrétienne est une course d’obstacles. Nous sommes nous-mêmes notre premier obstacle, notre chair, notre vieil homme imbibé du péché, puis il y a les difficultés liées à la vie du chrétien qu’il faut accepter de traverser comme Christ a traversé le calvaire pour nous.
C’est donc tout cela « se charger de sa croix ».
La croix au moment de la mort de Jésus représentait ses souffrances, mais après sa mort cette même croix a revêtu une tout autre dimension qui est celle du rachat des âmes, du salut, de la rédemption. Ce n’est pas vivre sous le poids d’un fardeau, mais c’est nous abandonner à Jésus, entièrement, complètement en étant prêts à perdre pour lui, jusqu’à notre Essentiel, mais cela est un autre sujet pour un prochain article.
Que Dieu vous bénisse !
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